ENQUÊTE - Les enfants intersexes sous le bistouri
Illustration par Lou Bonnet
« Pourquoi pratiquer une opération sur le corps d’un.e enfant en santé quand le problème se trouve dans la tête des adultes? »
C'est la question que le chirurgien pédiatrique Mika Venhola se pose, ainsi que bien d'autres personnes quant aux enfants intersexes.
Au Canada, il n'y a rien d'inscrit dans la loi pour défendre l'intégrité corporelle des enfants intersexes. Même si des millions de personnes dans le monde naissent intersexes, le sujet reste encore méconnu et tabou. Leur vie se voit donc en danger.
" Entre le 1er janvier 2015 et le 31 janvier 2020, 838 chirurgies ont été pratiquées sur des enfants intersexes de moins de 2 ans et 575 sur des enfants entre 3 et 14 ans. C'est donc plus d'un millier de jeunes qui ont été privé.e.s de la possibilité de pouvoir donner leur consentement libre et éclairé sur le fait de subir une opération ou non. "
Un bon nombre de parents d'enfants intersexes n'ont pas toutes les informations nécessaires quand aux conséquences possibles des interventions chirurgicales. Le corps médical semble se déresponsabiliser même si ces chirurgies sont encore pratiquées. Le manque de ressources, d'informations et d'accompagnement est criant.
Les traumatismes physiques et psychologiques des chirurgies ne sont pas à prendre à la légère, d'autant plus si celles-ci n'étaient pas souhaitées. Prenons le temps de s'informer, mais surtout, d'écouter et d'aimer son enfant. Après tout, l'intersexuation n'est pas une maladie!